C’est à l’initiative du Chef d’établissement, Sabine Lucas et de l’enseignante spécialisée, Nathalie Cardon-Flamme que cette journée de réflexion, de production et d’apports a été organisée, juste à la veille des vacances de février. L’ensemble du dispositif a été bâti à trois et nous avons co-animé. Un joli moment de partage, authentique et productif. Nathalie nous en livre le compte-rendu assorti de quelques images. Merci Nathalie !

Depuis quelques mois, à l’école Lochabair, nous sommes préoccupés voire déstabilisés face à notre classe.
Les élèves, les parents ont changé, … Et nous avons conscience que notre rôle, notre place doit également évoluer. Mais comment faire ? Comment, dans une classe, permettre à tous les élèves de progresser à son propre rythme, selon son profil ? Ou, dit autrement “Comment nourrir tout le monde avec “une alimentation” pour chacun ?” Ce sont les interrogations communes de notre équipe.

En février, Anne Valentin nous a accompagnés lors de notre journée pédagogique :

« Diversifier pour mieux différencier en s’appuyant sur les intelligences multiples ou Comment faire classe aujourd’hui ? ».

Dans un premier temps, par groupe hétérogène, nous nous sommes concentrés sur la recherche des obstacles et des points d’appui rencontrés pour faire classe aujourd’hui, avec différentes pistes de restitution au choix (NDLR : les groupes pouvaient choisir la forme qu’allaient prendre leur synthèse et leurs points de consensus)

Les constats des différents groupes furent à l’unisson et les visions partagées quasi identiques :

 ➡ Les obstacles énoncés : l’effectif de la classe, le manque d’espace, la diversité des profils, la concentration des élèves, des parents très exigeants ou peu coopératifs parfois, le manque de temps/d’échanges avec les collègues, les programmes peu faciles d’accès par la forme, la formation professionnelle parfois peu adaptée aux réalités du terrain …

 ➡ Les points d’appui repérés : les collègues et le travail en équipe, l’enseignante spécialisée et le regroupement d’adaptation, les échanges de service, les demi-groupes, les intervenants, le TBI, le jeu, la diversité des profils, la motivation, la volonté/l’envie de, la communication, l’amour du métier, …

Au niveau de la forme, les productions étaient quant à elles très diversifiées : un rap, une mise en scène, un chant, une carte heuristique, une illustration, un calligramme, une liste, un schéma.

💡 Quel plaisir de voir toute cette créativité ! pensons-nous à permettre ces temps en classe ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce travail coopératif nous a donné le temps et l'”autorisation” de la co-création. Nous avons vécu une forme de différenciation pédagogique – la flexibilité – ici, un même contenu avec le choix de la forme que prendrait la production montrée à tous afin de démontrer nos compétences. C’était un moment de partage inoubliable !

 

une saynète, plus vraie que nature !

 

 

 

 

 

 

 

un slam détonnant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La matinée s’est poursuivie avec la présentation des neurosciences et plus particulièrement des Intelligences Multiples.

Chacun a saisi l’importance de se connaître, et surtout de reconnaître ces différentes intelligences en classe et de les prendre en compte dans les situations d’apprentissage.

Nous avons pris conscience de l’impact de la coopération en classe, du travail de groupe –hétérogène/par affinités, de la nécessaire alternance des modes de regroupement et de sollicitations des élèves et ainsi, que la différenciation pédagogique présente différents aspects qui permettent d’enrichir nos pratiques. «C’est une façon d’exploiter les différences et d’en tirer avantage». (Gouvernement du Québec-2006).

L’après-midi a été consacrée à la création, par cycle, d’une séquence pédagogique mettant en œuvre la flexibilité pédagogique.

 

 

 

Depuis cette journée de travail et d’apports, certains ont entrepris une démarche de projet avec :

  • une alternance d’activités individuelles, collectives, par groupe.
  • une flexibilité plus souvent proposée pour les restitutions des travaux des élèves
  • Une reconnaissance des différences, valorisante, par exemple, un élève multidys présente un exposé en classe de CM1.
  • Une évaluation de la démarche, du processus des élèves par l’observation et plus uniquement par l’évaluation écrite.

Le regard change, les pratiques doivent progresser, enrichies avec les neurosciences. Tous, nous en sommes conscients et motivés. Pourtant,  le chemin n’est pas facile. Le quotidien tend à nous rattraper. Le temps est notre allié comme notre ennemi. Il faudrait l’arrêter, faire une autre parenthèse –temps de réflexion, d’échanges, de création, … comme en ce 10 février 2017.

Nathalie Cardon-Flamme, enseignante spécialisée, maître E.