lepetitprince

Nathalie Denis-Péraldi, professeur de lettres au collège Blanche de Castille, à Nice et enseignante ressource pour l’Accueil des Différences m’a sollicitée pour rencontrer sa classe de 6ème… Je ne me doutais pas que cette rencontre serait si jolie…

Au départ, la demande était simple : “Peux-tu venir me conseiller sur  l’aménagement de bdcastillemon espace classe pour que ma pédagogie soit plus active et plus propice aux Elèves à Besoins Educatifs Particuliers”… Nous prenons date et me voici dans cette classe de 6ème à participer à une activité d’écriture qui clôt la séquence “théâtre”. Les élèves ont lu des textes, regardé des extraits de pièces classiques ou plus contemporaines. Les voici “auteurs”. Ils doivent, en binômes, avec des contraintes précises, écrire une saynète dont le thème est “Coincé(es) dans un ascenseur”. Nathalie réactive les acquis des élèves et les voilà partis (Bon, il faut être honnête, ils sont partis avant le top, tant ils avaient envie d’écrire !). Difficile de rester simple observatrice quand on est enseignant soi-même. Alors, je donne le coup de pouce à certains, circule parmi les binômes, donne l’orthographe d’un mot, reprécise le sens d’une didascalie, aide à démarrer… Nathalie, bien sûr, fait de même. Le travail en binômes hétérogènes permet à chacun d’y trouver son compte et d’être en situation de sécurité. Pour certains, nous serons même “secrétaires”, ce qui permet de libérer l’espace cognitif nécessaire à la production d’idées. L’engouement est tel que Nathalie décide d’y consacrer les 2 heures de cours. Nous convenons ensemble qu’une disposition en U serait plus adaptée, notamment pour que “l’espace” de chacun soit préservé et que la circulation soit plus aisée, que des référents orthographiques pourraient avoir leur place aux murs…bref, le pratique vient en renfort de la démarche pédagogique, l’un n’allant pas sans l’autre.
Lorsque je me suis présentée à ces élèves, je leur ai expliqué mon métier d’enseignante spécialisée et leur ai parlé de la classe ULIS collège. En quelques mots, je leur ai dit combien ces élèves étaient attachants et en même temps différents d’eux dans leur compréhension du monde. Ces quelques mots les ont interpellés et ils ont souhaité que je revienne pour leur parler des enfants en situation de handicap et de l’autisme en particulier. Rendez-vous est pris. Je passe une heure avec eux…Guidés par leur professeur (Nathalie,  elle-même tellement impliquée dans cet accueil des différences), 30 élèves, mi-juin, resteront à l’écoute, intéressés, sensibles et avides de comprendre.
Je vais les laisser s’exprimer par le biais de l’article qu’ils ont écrit le lendemain avec leur professeur.

“Mercredi 15 juin nous avons rencontré Anne Valentin qui nous a parlé de l’ULIS collège.
Elle nous a présenté un Power Point qui explique les objectifs d’une classe ULIS : Développer l’autonomie personnelle et sociale, développer les apprentissages sociaux et scolaires, et développer un projet d’insertion professionnel. Cela nous a permis de mieux comprendre comment étaient scolarisés des élèves qui ont un handicap ou un trouble d’apprentissage.
Avec le professeur de l’ULIS,  les élèves multiplient les activités pour faire des apprentissages par un autre chemin car c’est une pédagogie de projets (fabriquer de la pâte à papier, cuisiner, faire des stages en milieu professionnel,   découvrir la calligraphie, aller aux îles de Lérins pour un projet sur l’écologie, rencontrer le maire, jardiner, participer au cross de l’établissement, à un concours de BD…). Elle nous a aussi expliqué que les élèves allaient dans les classes du collège en français, ou en maths, en SVT, en EPS. Cela s’appelle l’inclusion.Blanche6ème
Nous avions aussi envie de mieux comprendre ce qu’est l’autisme. Anne nous a montré une vidéo intitulée “Mon petit frère de la lune” (vers le bas de la page). C’est l’histoire vraie d’un petit garçon né avec une maladie du spectre autistique. C’est sa grande sœur qui raconte l’histoire. Elle dit que son petit frère regarde toujours le ciel, qu’il a peur de tout un tas de choses. En revanche, il adore les choses qui brillent. Elle a inventé un langage pour communiquer avec lui et ainsi elle a réussi à « entrer dans sa bulle ». C’était très gentil de la part d’Anne Valentin de venir nous parler de son métier.” La classe de 6ème C

Léna, élève de 6ème également, a tenu à rajouter ceci à propos de l’autisme : “Les enfants qui en souffrent ont besoin eux aussi d’une scolarité ordinaire c’est pour cela que les classes ULIS existent. Le professeur rassure ces élèves à besoins particuliers et arrive à entrer dans leur bulle sans les perturber. C’est comme si elle devenait leur ange qui les guide vers le monde extérieur, qui les incite à s’ouvrir au monde. Pour cela il faut faire preuve de patience et d’optimisme. Il faut savoir comprendre et accepter les différences.”

Ainsi que le dit Monsieur Grondard,  “Ces moments nous donne l’envie de continuer non seulement d’accueillir mais aussi de bien et mieux faire.”