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En fin d’année, lors des journées pédagogiques, on projette, on se projette, on pense déjà à l’année prochaine…
Mais pas que ! C’est aussi le temps du bilan des mois écoulés avec un coup d’oeil critique dans le rétroviseur !

Philippe Meirieu nous invite à réfléchir au sens que nous donnons aux apprentissages dans un texte superbe (comme le plus souvent). Le préambule donne vraiment envie de lire la suite et de débattre avec les collègues : “Ayant l’occasion de travailler régulièrement avec des enseignants, je peux témoigner que beaucoup d’entre eux buttent encore sur une contradiction que je crois nécessaire de regarder en face : « L’École est obligatoire, mais l’apprentissage ne se décrète pas ». Effectivement ! Et c’est bien pour cela que nous avons besoin de pédagogie… C’est aussi pour cela qu’il nous faut régulièrement faire le point sur la manière de nous situer au regard de cette question. Car c’est là – n’en doutons pas – que se situe le vrai clivage. C’est dans la manière de surmonter cette contradiction que nous nous situons dans les débats éducatifs et les débats de société. C’est même là, à mon sens, que se joue le rapport essentiel entre pédagogie et politique.
L’article complet est à retrouver sur le Café, ici. Avec, bien sûr la possibilité de le télécharger pour l’afficher en salle des profs…et lancer les débats.

retro_med_hrAutre coup d’oeil dans le rétro : Suis-je, sommes-nous satisfaits des heures de soutien, d’aides, de remédiation, d’accompagnement personnalisé mises en place ? (c’est la circulaire intitulée “le soutien à l’école” parue au BO N°13 du 17 avril 1977 qui officialise ce terme, il y aura donc 40 ans bientôt !). Ce terme ne peut que prêter à confusion. En effet, qui n’a pas besoin de soutien lorsqu’il apprend ? C’est même notre rôle premier que de “soutenir” l’apprentissage par des supports, des démarches adaptées. Le termes de remédiation (souvent réservé aux enseignants spécialisés) et celui d’accompagnement personnalisé sont plus “transparents”. La remédiation est un terme institutionnel datant de 1989, elle désigne les actions entreprises à la suite des évaluations CE2 et 6e  (notamment le PPAP, ou encore le tutorat par un adulte, au collège). Cette pratique reste donc relativement récente. En approfondissant les recherches «étymologiques» on peut trouver deux sens à la remédiation. Si on rapproche remédiation du verbe remédier (qui signifier apporter un remède) on fournit une aide (un remède) aux élèves à la suite d’erreurs qu’ils auraient commises. Mais si l’on considère que la remédiation est en fait une « re-médiation » (c’est d’ailleurs dans ce sens que l’envisage Vygostki, MeirieucourssurVygo) il s’agit alors pour l’enseignant de mettre une nouvelle fois l’apprenant en relation avec le savoir, mais d’une manière différente (par une médiation différente d’approche, de “porte d’entrée”, de libellé de la consigne…c’est alors que l’on va parler de différenciation pédagogique où l’on n’hésitera pas à utiliser les différentes intelligences, les canaux sensoriels dominants chez l’élève, les adaptations des supports et de formulation si l’élève présente un trouble des apprentissages du type “dys”…).

Dans la réforme du collège, une large place est faite à l’accompagnement personnalisé. S’il est choisi de le mettre en oeuvre en grand groupe classe, il est évident qu’il faudra raisonner en groupes de besoin, en ilots d’apprentissage. Ce qui n’est pas tâche aisée, on en convient. D’où l’intérêt de pratiquer régulièrement ce type de dispositif afin que “la nouveauté” de regroupement ne produise pas l’effet inverse, et surtout afin de tenir compte dès le début de l’apprentissage de la diversité des modes de compréhension, d’appropriation, d’entrainement, de restitution. Néanmoins, d’autres configurations sont possibles… les heures octroyées seront-elles au rendez-vous ?
Que dit le texte ?

L’accompagnement personnalisé, jusque là réservé aux élèves de sixième, est étendu à tous les élèves du collège, les plus fragiles comme les plus performants. Une analyse des acquis et des besoins permet d’organiser ces temps d’accompagnement.
➡ Principes généraux

La loi n°2013-595 du 8 juillet 2013 dispose que : « Le collège unique est organisé autour d’un tronc commun qui nécessite des pratiques différenciées adaptées aux besoins des élèves.Celles-ci doivent favoriser l’épanouissement personnel et la construction de l’autonomie intellectuelle des élèves. Elles permettent la prise en charge spécifique des élèves, notamment de ceux en grande difficulté scolaire. »

Ces pratiques différenciées nécessitent que l’enseignant observe non pas la difficulté à enseigner, mais l’élève dans son apprentissage : c’est à partir de cette observation qu’il peut construire un accompagnement personnalisé, tenant compte de l’approche propre à l’élève des notions à acquérir.

L’accompagnement personnalisé, déjà existant en classe de sixième depuis la rentrée 2011 (circulaire n° 2011-118 du 27-7-2011), s’inscrit dans la dynamique de la liaison école-collège qui sera renforcée par la mise en place du cycle 3 (CM1, CM2, 6ème) et l’action du conseil école-collège (décret n°2013-683 du 24 juillet 2013).

Tous les élèves doivent bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour approfondir leurs connaissances et compétences ou pour prendre en charge leurs difficultés. Sa mise en oeuvre participe de la différenciation dans le cadre de l’accompagnement pédagogique (décret n° 2014-1377 du 18 novembre 2014) proposé par les enseignants. Il s’agit d’optimiser les situations d’apprentissage pour chaque élève.

 ➡ Modalités de mise en œuvre

L’accompagnement personnalisé s’inscrit dans le cadre des enseignements complémentaires proposés au collège à l’ensemble des élèves.

Trois heures lui sont consacrées dans chaque division de 6e , et deux ou trois heures dans chaque division du cycle 4 (5e, 4e et 3e). Tous les élèves d’un même niveau de classe bénéficient du même nombre d’heures d’accompagnement personnalisé.

  • L’offre d’accompagnement personnalisé est présentée en conseil d’administration, après avoir été discutée lors des conseils d’enseignements et des conseils pédagogiques.
  • Les activités d’accompagnement personnalisé proposées répondent à l’analyse des besoins des élèves au sein de l’établissement.
  • Ces heures peuvent être assurées par un professeur de l’élève ou un autre professeur du collège, des écoles, de SEGPA, d’ULIS...
  • Des groupes à effectifs réduits ou des interventions conjointes de plusieurs enseignants peuvent être envisagés grâce à la dotation horaire supplémentaire donnée à chaque établissement (2 heures 45 minutes par semaine et par division pour la rentrée scolaire 2016, puis sur la base de 3 heures par semaine et par division à compter de la rentrée scolaire 2017).
  • Différentes modalités d’enseignement peuvent être proposées (médiation entre élèves, tutorat, séance d’entraînement, ateliers, etc.) afin de diversifier les types de regroupements (groupe classe, groupes de besoins, de compétences, etc.).

 ➡ Domaines d’activités prioritaires

L’accompagnement personnalisé repose sur les programmes d’enseignement dans l’objectif de maîtriser le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. présentationimagéedesdomainesdusoclemiseenpagedusocle

Les trois heures dédiées à l’accompagnement personnalisé en sixième sont destinées à accompagner le travail des élèves en les soutenant dans les apprentissages des enseignements de cette classe.

Pour l’ensemble des élèves du collège, les activités conduites doivent :

  • favoriser l’autonomie et l’acquisition de méthodes de travail, compétences du domaine 2 du socle, par exemple en veillant à la compréhension du travail attendu et à l’organisation personnelle ;
  • renforcer la culture générale en proposant des activités telles que des recherches documentaires, des exposés, des interventions, ou encore en favorisant le développement de talents particuliers et de potentiels d’excellence.

Pour accompagner les enseignants, des fiches et des vidéos… ici.

A visionner ici (j’ai une petite préférence pour celle sur les mathématiques, le contexte d’enquête policière se prête bien aux maths) 3 exemples de capsules réalisées par des élèves de collège en remédiation avec l’intention des enseignants de rendre les élèves acteurs. La pédagogie de projet est choisie, bien sûr, pedaprojetmeirieu. Le titre volontairement accrocheur de ces vidéos :  “T’as pigé” reprend le A de Accompagnement et le P de Personnalisé…. Bien vu, non ?

Et quelques belles phrases d’Albert Jacquart en cadeau…. Un petit cadeau de fin d