Mercredi 10 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer “installait” le “Conseil Scientifique de l’Education Nationale” avec à sa tête Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France – Chaire de Psychologie cognitive expérimentale.

Et depuis, les réactions ne manquent d’affluer. A peine installé, ce conseil semble être déjà fort suspect pour un certain nombre d’acteurs de l’éducation et de la formation.

Loin de moi l’envie de vous “dire ce que vous avez à penser” !! La ligne éditoriale de ce blog est résolument marquée par son intitulé “Accueillir les différences”… Toutes les différences… puisque c’est normal d’être différent !

et pour les accueillir au mieux, avec empathie, bienveillance et professionnalisme, ces différences, il me parait cohérent de s’emparer des pistes scientifiques récentes tout comme des travaux des sciences de l’éducation qui permettent l’analyse, la prise de recul, et la compréhension des “mécanismes de l’apprentissage”. Je suis convaincue que l’un ne va pas sans l’autre. Je suis convaincue aussi que nous sommes à un tournant pédagogique capital où la formation initiale et continue ne peut que s’emparer des sciences cognitives, avec l’éclairage des sciences de l’éducation. Et ce,  justement pour éviter une sorte de mécanisation de l’apprentissage et des “outils” tout faits,  utilisés sans la réflexivité nécessaire et indispensable dès lors que l’on oeuvre avec “des petits humains”.

Je vous propose dans ce billet de la mi-janvier de vous faire votre propre opinion à travers quelques points de vue qui se sont exprimés dans nos sites numériques professionnels, mais aussi à la Radio.

 💡 Tout d’abord, de quoi et de qui parle-t-on lorsque l’on évoque ce conseil scientifique ? 

“Le Conseil scientifique de l’éducation nationale est un atout essentiel pour l’ensemble de la communauté éducative qui pourra ainsi bénéficier des dernières avancées de la recherche. Par ses travaux, par ses débats, le Conseil scientifique va éclairer la décision politique sur les grands enjeux éducatifs de notre temps.
  
En complémentarité avec le Cnesco et les inspections générales, le Conseil scientifique, dans une approche résolument pluridisciplinaire, va nourrir la réflexion pédagogique en mettant à la portée de tous les résultats de la recherche de pointe comme des expérimentations de terrain.
  
Au plus près des besoins des professeurs, le Conseil fera des recommandations pour aider notre institution et les professeurs à mieux saisir les mécanismes d’apprentissage des élèves et ainsi mieux répondre à la diversité de leurs profils.
  
Son travail aura aussi un impact sur la formation des cadres de l’éducation nationale via l’Esen (École supérieure de l’éducation nationale). Les travaux du Conseil vont permettre également de nourrir le contenu des formations initiales et continues des professeurs. En conjuguant l’excellence du savoir-faire empirique des professeurs et le meilleur du savoir théorique établi par la communauté scientifique nous offrirons à la communauté éducative les outils pédagogiques plus adaptés à notre temps.
  
Les travaux du Conseil doivent nous permettre de dépasser des clivages qui ont pu parfois paralyser l’École. Rassemblés autour de constats clairs et d’objectifs communs, nous allons faire de l’éducation nationale une référence en matière de pédagogie, socle indispensable du progrès de tous nos élèves. Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale

Ses membres sont pour beaucoup des spécialistes des sciences cognitives… On y retrouve avec plaisir Caroline Huron, Bruno Suchaut, Michel Fayol, Franck Ramus (à retrouver ici, en descendant jusqu’au titre “Mets-toi ça dans la tête”)
Vous pouvez découvrir l’ensemble des membres, leurs profils et quelques uns de leurs travaux en téléchargement ci-dessous.

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💡 Passons ensuite à ce que nous en dit Stanislas Dehaene, sur France CultureClic sur l’image pour accéder à la ré-écoute de l’émission

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

💡 Allons maintenant lire le manifeste inquiet (“L’école a besoin de toute la recherche”) de la mise en place de ce conseil scientifique. C’est ici.

En parallèle, et curieusement, beaucoup moins médiatisé, JM Blanquer veut faire de l’école maternelle, un lieu de l’épanouissement et du langage, et c’est à Boris Cyrulnik qu’il a (ou va ?) confier cette mission. Lire, ici.

Un autre entretien, ici.

Vive le débat d’idées, vive la polémique, dès lors que nos “débatteurs” sont plutôt centrés sur des convictions, des expériences et pas que sur des enjeux électoraux, personnels, carriéristes ou autres amalgames…des certitudes…. La cause, ici, est celle des enfants qui nous sont confiés.

Il faut se méfier des certitudes ! Boris Cyrulnik nous l’explique très bien dans cette vidéo que je vous propose ici. Quels sont les gens qui ont le plus de certitudes ?  Les enfants (parce qu’ils ont tout à découvrir), les ignorants (parce que moins on a de connaissances,  plus on a de certitudes) et les fanatiques qui eux ont une certitude, c’est la voix du chef…. Pour mieux faire connaissance avec Boris Cyrulnik, cette longue vidéo d’une heure…. juste passionnante !

 

Pour conclure, provisoirement, bien sûr, un entretien avec Philippe Meirieu et Léa Salamé sur France Inter…

Sachez que, sur ce blog, je continuerai à ne pas opposer ces conceptions, mais  à les “tricoter” !!

“Il ne faut pas oublier qu’un élève est un sujet, et qu’un sujet n’est pas réductible à son cerveau”…. Philippe Meirieu.