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Un témoignage bien intéressant et qui ouvre des perspectives passionnantes pour varier nos supports d’apprentissage. Merci Bérangère !!

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Les leçons interactives en classe de cycle 3

“La trace écrite de chaque apprentissage a toujours été un questionnement dans ma pratique professionnelle. En charge d’une classe de cycle 3, l’hétérogénéité de mes élèves pour cette année est plus marquée que les années précédentes où j’officiais dans une classe à “niveau unique”.

De retour de ma formation ASH palier 3, et suite à la visite formative d’Anne, je me suis encore questionnée sur ma pratique professionnelle sous l’angle des traces écrites des leçons.

Pendant de longues années j’ai proposé à mes élèves une “leçon type” très linéaire et assez littéraire avec un métalangage qui souvent ne “parlait” pas aux élèves, mais il fallait “donner à coudre-leo-fvoir aux parents”.  Depuis deux ans, je proposais aussi une carte mentale réalisée collectivement. Les élèves adoraient, et prenaient plaisir à écrire “la sacrée sainte leçon”. Mais, une élève parmi les trente qui m’étaient confiés ne parvenait absolument pas à se l’approprier. Il me fallait trouver d’autres manières de présenter les concepts, les points à retenir, les phrases-exemples, les règles de fonctionnement…

Cette année donc, je me suis fixée comme objectif de varier les dispositifs, les supports, les entrées en prenant en compte les profils d’apprentissage, les besoins bien spécifiques de mes élèves, sans oublier les attentes des parents. J’ai alors découvert les cahiers interactifs très utilisés au Canada et aux États-Unis. Après avoir acquis quelques cahiers interactifs sur le net pour un prix très raisonnable, me voici donc prête à proposer cela à mes élèves.

Les leçons interactives sont regroupées dans un cahier spécifique de format 24×31, et nécessitent du temps, des ciseaux, de la colle et une longue préparation matérielle, il faut bien l’avouer. J’ai eu peur de perdre du temps, mais en même temps si je n’avais pas tenté l’expérience, je n’aurais jamais su si cela “fonctionnait”. Et ça fonctionne !!

La première leçon interactive porte sur les parties du verbe, le rôle du radical et le rôle des terminaisons. Il nous faut découper, coller, colorier…

Prévision sur le cahier journal : 1 heure, la réalité : 2 heures et des poubelles (de tri !) remplies, mais quelle joie pour nous tous : enseignante et élèves.

Je m’aperçois très vite que la manipulation des feuilles à découper, le coloriage, le côté ludique permettent à chaque élève de mobiliser ses connaissances pour les mettre en mots, qu’ils prennent plaisir à cette activité intellectuelle, presque sans s’ apercevoir qu’ils mémorisent et s’approprient les “concepts”  tant ils sont pris par leur découpage et le désir de faire “beau”. En me promenant d’un îlot à l’autre, j’ai plaisir à entendre : “C’est trop cool comme leçon”, “C’est super beau”, “Génial on peut utiliser les feutres et mettre de la couleur”.

Bilan : les élèves me réclament toutes leurs leçons sous cette forme,  les apprentissages sont plus agréables et je le reconnais, les élèves apprennent vraiment.

Les parents sont étonnés de cette nouvelle présentation et admettent avec grand plaisir que leur enfant connaît très bien sa leçon et surtout qu’il l’a comprise !

Je pense sincèrement qu’une telle proposition de trace écrite permet à l’élève de s’approprier les connaissances ( travaillées bien sûr en amont), car il le fait avec ses mains, sa tête et son coeur.

L’inconvénient reste le nombre de photocopies à faire, et le temps de préparation mais cela ne me fera pas revenir à la leçon traditionnelle, soyez-en sûr ! ”

Bérangère Berriaux, professeur des écoles en classe cycle 3 à St Vincent de Paul, Nice

« Mode d’emploi » de la leçon interactive

Ingrédients indispensables :

  • Du temps (Ndlr : la qualité de l’apprentissage et la motivation des élèves valent bien de prendre ce temps qui sera “rattrapé” par ailleurs !!)
  • Une paire de bons ciseaux par élèveelevecahierinteractif
  • Feutres de couleur (on évite le jaune)
  • Un feutre noir ou bleu
  • La leçon interactive imprimée sur du papier 160 g de préférence (mon côté un peu maniaque), et de couleur beige de préférence pour les élèves dys  (Ndlr  : appelée aussi “leçon à manipuler” ou la leçon inventée par soi-même, ou avec les élèves,  des exemples ici ou )
  • Tube de colle
  • Cahier de leçons ou feuilles mobiles blanches
  • Une grande poubelle vide  😉

Déroulement :
Distribuer la leçon à chaque élève, et vérifier que chacun a son matériel sur la table. L’enseignant a aussi la leçon agrandie à 300% pour l’affichage collectif s’il le souhaite (préconisée pour les premières leçons).

La séance s’inscrit après les séances de découverte de la notion. Compter une heure pour une première fois. Lors des remontées collectives, des temps de découpage, j’en profite pour observer mes élèves et donc les évaluer.

  • Découper le titre et le coller sur une nouvelle page. Instaurer avec le groupe classe une discussion sur le titre, et ce qui va donc être « fait » lors de cette séance. Ici, nous allons reprendre les parties du verbe : radical et terminaisons
  • Découper la méduse, lire avec les élèves les différentes parties et faire émerger leurs connaissances, les noter au fur et à mesure au tableau.
  • Mettre en forme toutes les propositions des élèves et les valider ou pas.
  • Faire coller la méduse sur le cahier, demander à colorier de deux couleurs différentes les parties et bien préciser que ces deux couleurs seront à conserver pour tout travail en rapport avec le radical et les terminaisons.parties-du-verbe
  • En simultané, l’enseignant découpe aussi les différentes parties et les colle sur l’affiche classe.
  • Faire soulever les parties amovibles et faire noter aux élèves les propositions précédemment validées avec le feutre de leur choix, ou même le stylo.
  • Manipuler ensuite avec eux, et leur demander ce qu’ils ont retenu. Les parties amovibles permettent à l’élève d’apprendre sa leçon et de s’autovalider par un jeu de cache-cache. Et ça fonctionne !
  • Ramasser tous les petits bouts de papiers, ranger le matériel
    😀
    Les pointillés indiquent que la partie est amovible. Seule la méduse sera collée sur le cahier.

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Le rôle du radical : les mots de la même famille et/ou utilisation du verbe dans une phrase.

On notera l’erreur pour courre qui a été corrigée.

 

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La mobilisation de plusieurs intelligences est vraiment réelle !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sites internet conseillés par Bérangère 

https://www.teacherspayteachers.com : site en anglais mais qui regorge de ressources gratuites et payantes ; permet aussi de télécharger une quantité d’outils pour créer soi-même ses cahiers interactifs et autres.

http://www.mieuxenseigner.fr : site en français ; de nombreuses ressources tant pour l’enseignement « ordinaire » que pour l’enseignement spécialisé. Téléchargement de ressources gratuites et payantes. Les prix sont très raisonnables.

http://profsetsoeurs.com : un site de deux sœurs enseignantes en FLE. Les cahiers interactifs sont un peu onéreux (une dizaine d’euros) mais tous les fichiers sont modifiables, et le gain de temps est précieux. Des idées d’ateliers de littératie très intéressantes.

Ndlr : Je rajouterais bien celui-là pour créer des leçons interactives avec les outils numériques, et aussi celui-ci, pour créer des lapbooks et surtout bien en comprendre l’intérêt pédagogique. Le site Carpe Diem est un des plus riches en matière de lapbooks. (realiser_un_lapbook_lapbook_-_carpe_diem). Certains sont payants, d’autres gratuits. Pour moi, l’intérêt est vraiment dans la fabrication AVEC et PAR les élèves ! Comme pour les leçons interactives ou les cartes mentales ! Je n’oublierai pas les mini livres, là encore manipulation, classement, rédaction de textes courts (mini livres obligent !), l’impact de l’affectif sur la mémorisation : joie d’être auteur(e) et de publier !!

Envie d’essayer ? Alors, à vos ciseaux, et vos cerveaux !!